Depuis plusieurs années de nombreux commentateurs ont souligné l’importance de la réception de la pensée éléatique dans la sophistique : maintes doctrines ontologiques, linguistiques et rhétoriques des sophistes peuvent être interprétées dans le cadre d’une réélaboration de thèses parménidéennes. La présente communication s’intéressera plus précisément au cas de Protagoras. Selon un extrait de la Φιλόλογος ἀκρόασις de Porphyre (apud Eus. PE X 3, 24-25 = 410 F Smith = 80 B 2 DK = 31 R 2 LM), Platon aurait tiré du Περὶ τοῦ ὄντος du sophiste des arguments contre les penseurs monistes, πρὸς τοὺς ἓν τὸ ὂν εἰσάγοντας. Le texte se réfère probablement au Parménide mais, malheureusement, l’extrait s’interrompt avant que ne soient données les raisons de cette affirmation. Porphyre ne précise non plus le nom des penseurs contre lesquels s’adressait la critique protagoréenne. Selon plusieurs commentateurs modernes il est possible d’interpréter l’Ἀλήθεια de Protagoras comme une réponse du sophiste aux positions de Parménide. Mais Simplicius, In Phys. 1108.14-29 = 80 A 29 DK = 20 D 12b LM, témoigne également d’un débat entre Zénon et Protagoras sur la question de la multiplicité. Si plusieurs éléments d’opposition entre le sophiste et les deux éléates ont été souvent souligné par les interprètes modernes, il faut toutefois souligner la présence d’une certaine continuité du point de vue de la méthode, notamment en ce qui concerne les liens entre la technique antilogique de Protagoras et la dialectique de Zénon.

Πρὸς τοὺς ἓν τὸ ὂν εἰσάγοντας. Protagora davanti a Parmenide e Zenone

michele corradi
2022-01-01

Abstract

Depuis plusieurs années de nombreux commentateurs ont souligné l’importance de la réception de la pensée éléatique dans la sophistique : maintes doctrines ontologiques, linguistiques et rhétoriques des sophistes peuvent être interprétées dans le cadre d’une réélaboration de thèses parménidéennes. La présente communication s’intéressera plus précisément au cas de Protagoras. Selon un extrait de la Φιλόλογος ἀκρόασις de Porphyre (apud Eus. PE X 3, 24-25 = 410 F Smith = 80 B 2 DK = 31 R 2 LM), Platon aurait tiré du Περὶ τοῦ ὄντος du sophiste des arguments contre les penseurs monistes, πρὸς τοὺς ἓν τὸ ὂν εἰσάγοντας. Le texte se réfère probablement au Parménide mais, malheureusement, l’extrait s’interrompt avant que ne soient données les raisons de cette affirmation. Porphyre ne précise non plus le nom des penseurs contre lesquels s’adressait la critique protagoréenne. Selon plusieurs commentateurs modernes il est possible d’interpréter l’Ἀλήθεια de Protagoras comme une réponse du sophiste aux positions de Parménide. Mais Simplicius, In Phys. 1108.14-29 = 80 A 29 DK = 20 D 12b LM, témoigne également d’un débat entre Zénon et Protagoras sur la question de la multiplicité. Si plusieurs éléments d’opposition entre le sophiste et les deux éléates ont été souvent souligné par les interprètes modernes, il faut toutefois souligner la présence d’une certaine continuité du point de vue de la méthode, notamment en ce qui concerne les liens entre la technique antilogique de Protagoras et la dialectique de Zénon.
2022
Corradi, Michele
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