La reconnaissance artistique d’Etienne Bertrand Weill (1919 - 2001) est liée principalement à deux moments distincts et apparemment différents de sa recherche photographique, qui se déroule sur toute la seconde moitié du XXe siècle. D’un côté, les images qui retracent la création performative d’Etienne Decroux, le père du mime moderne, et d’autres mimes (J. L. Barrault, Marcel Marceau, entre autres) sont devenues un passage obligé pour témoigner de ces spectacles, voire l’iconographie en quelque sorte officielle de ce genre théâtral et qui, de ce fait, sont régulièrement reproduites dans les expositions et les publications sur ce thème. De l’autre côté, les métaformes, images “abstraites” qui saisissent la trajectoire d’objets mobiles, que Weill réalise à partir de 1957, occupent une place à part entière dans le panorama de l’art cinétique des années soixante, soixante-dix. En y regardant de plus près, la distance séparant ces deux formes, qui a empêché, jusqu’à ce jour, d’avoir une vision d’ensemble de l’œuvre de ce photographe, s’avère être beaucoup plus courte qu’il n’y paraît. Entre la statuaire corporelle et architecturale des poses de Decroux et l’abstraction graphique et immatérielle des métaformes, se trouve un dénominateur commun, constitué par la perception du mouvement et sa restitution dans l’image fixe. Question fondamentale pour la photographie depuis ses origines, elle constitue le cœur de la recherche personnelle de Weill.

Étienne Bertrand Weill, danseur d’images

Chiarelli, Cosimo
2012-01-01

Abstract

La reconnaissance artistique d’Etienne Bertrand Weill (1919 - 2001) est liée principalement à deux moments distincts et apparemment différents de sa recherche photographique, qui se déroule sur toute la seconde moitié du XXe siècle. D’un côté, les images qui retracent la création performative d’Etienne Decroux, le père du mime moderne, et d’autres mimes (J. L. Barrault, Marcel Marceau, entre autres) sont devenues un passage obligé pour témoigner de ces spectacles, voire l’iconographie en quelque sorte officielle de ce genre théâtral et qui, de ce fait, sont régulièrement reproduites dans les expositions et les publications sur ce thème. De l’autre côté, les métaformes, images “abstraites” qui saisissent la trajectoire d’objets mobiles, que Weill réalise à partir de 1957, occupent une place à part entière dans le panorama de l’art cinétique des années soixante, soixante-dix. En y regardant de plus près, la distance séparant ces deux formes, qui a empêché, jusqu’à ce jour, d’avoir une vision d’ensemble de l’œuvre de ce photographe, s’avère être beaucoup plus courte qu’il n’y paraît. Entre la statuaire corporelle et architecturale des poses de Decroux et l’abstraction graphique et immatérielle des métaformes, se trouve un dénominateur commun, constitué par la perception du mouvement et sa restitution dans l’image fixe. Question fondamentale pour la photographie depuis ses origines, elle constitue le cœur de la recherche personnelle de Weill.
2012
Chiarelli, Cosimo
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11568/1172188
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