Le comte de Maistre a passé presque 15 ans à Saint-Pétersbourg (de 1803 à 1817) en qualité de plénipotentiaire du roi de Sardaigne. Ce diplomate de la plus pauvre des dynasties européennes s’est trouvé bien à l’aise dans la capitale de l’empire le plus puissant de l’époque. Choqué au début (la ville, les gens, le temps, maintes choses nouvelles à voir), il a vite apprécié les “bienfaits” d’une société à structure hiérarchique et les beautés de sa capitale (dont il nous invite à deviner la fascination dans certains passages des Soirées de Saint-Pétersbourg). Sa demande de naturalisation en est un signe incontestable. Or, cette démarche de la part d’un catholique ultramontain, qui en 1819 ira jusqu’à affirmer l’infaillibilité du Pape, pose évidemment un problème. Il est assez probable qu’il croyait avoir trouvé dans ce pays à confession orthodoxe les conditions favorables pour la mise en oeuvre de son propre projet: une stratégie de reconquête catholique à partir du coeur et de la tête de l’empire, c’est-à-dire à partir du tsar même. Un projet qui, toutefois, va se révéler fallimentaire.
Joseph de Maistre e la tentazione russa
CASSINA, CRISTINA
2008-01-01
Abstract
Le comte de Maistre a passé presque 15 ans à Saint-Pétersbourg (de 1803 à 1817) en qualité de plénipotentiaire du roi de Sardaigne. Ce diplomate de la plus pauvre des dynasties européennes s’est trouvé bien à l’aise dans la capitale de l’empire le plus puissant de l’époque. Choqué au début (la ville, les gens, le temps, maintes choses nouvelles à voir), il a vite apprécié les “bienfaits” d’une société à structure hiérarchique et les beautés de sa capitale (dont il nous invite à deviner la fascination dans certains passages des Soirées de Saint-Pétersbourg). Sa demande de naturalisation en est un signe incontestable. Or, cette démarche de la part d’un catholique ultramontain, qui en 1819 ira jusqu’à affirmer l’infaillibilité du Pape, pose évidemment un problème. Il est assez probable qu’il croyait avoir trouvé dans ce pays à confession orthodoxe les conditions favorables pour la mise en oeuvre de son propre projet: une stratégie de reconquête catholique à partir du coeur et de la tête de l’empire, c’est-à-dire à partir du tsar même. Un projet qui, toutefois, va se révéler fallimentaire.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.