Cette étude est consacrée à une analyse du manifeste J’parle mal pis j’aime ça de l’écrivaine et artiste franco-albertaine Joëlle Préfontaine. À partir d’un cadre théorique inspiré de l’analyse du discours littéraire et de l’argumentation rhétorique, je formule l’hypothèse que Joëlle Préfontaine, dans son manifeste, construit un « contrediscours idéologique » dans le but de revitaliser la variété de français rural (Farmer French), issue des parlers des pionniers dans l’Ouest canadien, et de légitimer la communauté linguistique qui la parle encore aujourd’hui. Dans un premier temps, j’observe que Préfontaine exploite les routines d’écriture du manifeste littéraire, qui se caractérise – dans J’parle mal pis j’aime ça – par un degré élevé de performabilité. Je m’attarde ensuite sur les stratégies argumentatives auxquelles l’auteure fait appel pour élaborer un ethos d’artiste engagée. Les résultats de la recherche montrent que le discours épidictique de Préfontaine vise à modifier les représentations collectives autour du vernaculaire, en insistant sur la valorisation de ses particularités linguistiques plutôt que sur l’insécurité linguistique de ses locuteurs. La manière de l’artiste de se forger une identité francophone témoigne aussi de son effort de remettre en question les stéréotypes qui circulent sur l’attitude des Franco-Albertains à l’égard de leur variété, ainsi que de la nécessité de resémantiser la topique de l’hybridation linguistique

Élaboration et légitimation de l’identité francophone dans le manifeste littéraire. J’parle mal, pis j’aime ça de Joëlle Préfontaine

Attruia F.
2023-01-01

Abstract

Cette étude est consacrée à une analyse du manifeste J’parle mal pis j’aime ça de l’écrivaine et artiste franco-albertaine Joëlle Préfontaine. À partir d’un cadre théorique inspiré de l’analyse du discours littéraire et de l’argumentation rhétorique, je formule l’hypothèse que Joëlle Préfontaine, dans son manifeste, construit un « contrediscours idéologique » dans le but de revitaliser la variété de français rural (Farmer French), issue des parlers des pionniers dans l’Ouest canadien, et de légitimer la communauté linguistique qui la parle encore aujourd’hui. Dans un premier temps, j’observe que Préfontaine exploite les routines d’écriture du manifeste littéraire, qui se caractérise – dans J’parle mal pis j’aime ça – par un degré élevé de performabilité. Je m’attarde ensuite sur les stratégies argumentatives auxquelles l’auteure fait appel pour élaborer un ethos d’artiste engagée. Les résultats de la recherche montrent que le discours épidictique de Préfontaine vise à modifier les représentations collectives autour du vernaculaire, en insistant sur la valorisation de ses particularités linguistiques plutôt que sur l’insécurité linguistique de ses locuteurs. La manière de l’artiste de se forger une identité francophone témoigne aussi de son effort de remettre en question les stéréotypes qui circulent sur l’attitude des Franco-Albertains à l’égard de leur variété, ainsi que de la nécessité de resémantiser la topique de l’hybridation linguistique
2023
Attruia, F.
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11568/1206867
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