Le développement de l’économie italienne au cours du XXe siècle a été relativement intense. Il s’est fait en deux étapes de forte croissance (chacune avec des caractéristiques très différentes), séparées par la période de l’entre deux guerres. Au cours de ce siècle, la structure bancaire italienne ne subit pas de changements fondamentaux si on considère sa structure dimensionnelle: présence importante des banques de dimension moyenne et petite, enracinées au niveau local. Toutefois, dans une première étape, avant la Première guerre mondiale, le développement s’axe autour des relations étroites entre la grande industrie du Nord-ouest du pays et les grandes banques mixtes. Lors de la seconde étape, dans les années 1950 et 1960, les industries et les pôles industriels déjà en place ont atteint leur maturité ; lorsque au lendemain du premier choc pétrolier, s’accroît le rôle des PMEs et des districts industriels de la « Troisième Italie ». L’expérience italienne, comparée à celle de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne, peut s’expliquer par sa structure bancaire différente et originale. La question que pose l’histoire des banques locales et régionales italiennes est de savoir si le localisme bancaire ne constitue pas le revers de la médaille du développement décentralisé, suivant des impulsions à la fois institutionnelles et spontanées. L’évidence histoirique semble montrer que non seulement la réglementation a protégé les banques locales et les a mises à l’abri de la concurrence des grandes banques (privées ou non), mais aussi que les communautés locales, les réseaux d’intérêts ont apporté un support considérable à la formation, à la diffusion et à la prospérité de ces initiatives. En premier lieu l’analyse aborde la question des types différents de banques du point de vue de l’enracinement local. Ensuite, on évalue l’évolution des banques locales en rapport au tissu économique, selon plusieurs étapes : avant la Seconde Guerre mondiale, dans la nouvelle phase d’expansion qui intervient à partir de 1945, dans celle de développement décentralisé qui démarre principalement à partir de la fin des années 1960. Enfin, les sections suivantes sont consacrées aux problèmes plus récents concernant les économies locales face à la globalisation des marchés et à la déréglementation financière : assistons-nous au maintien des avantages relatifs ou à la fin du cercle vertueux lié aux rapports entre banque et petite industrie ?

Banques locales et soutien au développement décentralisé des PME en Italie

CONTI, GIUSEPPE;
2004-01-01

Abstract

Le développement de l’économie italienne au cours du XXe siècle a été relativement intense. Il s’est fait en deux étapes de forte croissance (chacune avec des caractéristiques très différentes), séparées par la période de l’entre deux guerres. Au cours de ce siècle, la structure bancaire italienne ne subit pas de changements fondamentaux si on considère sa structure dimensionnelle: présence importante des banques de dimension moyenne et petite, enracinées au niveau local. Toutefois, dans une première étape, avant la Première guerre mondiale, le développement s’axe autour des relations étroites entre la grande industrie du Nord-ouest du pays et les grandes banques mixtes. Lors de la seconde étape, dans les années 1950 et 1960, les industries et les pôles industriels déjà en place ont atteint leur maturité ; lorsque au lendemain du premier choc pétrolier, s’accroît le rôle des PMEs et des districts industriels de la « Troisième Italie ». L’expérience italienne, comparée à celle de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne, peut s’expliquer par sa structure bancaire différente et originale. La question que pose l’histoire des banques locales et régionales italiennes est de savoir si le localisme bancaire ne constitue pas le revers de la médaille du développement décentralisé, suivant des impulsions à la fois institutionnelles et spontanées. L’évidence histoirique semble montrer que non seulement la réglementation a protégé les banques locales et les a mises à l’abri de la concurrence des grandes banques (privées ou non), mais aussi que les communautés locales, les réseaux d’intérêts ont apporté un support considérable à la formation, à la diffusion et à la prospérité de ces initiatives. En premier lieu l’analyse aborde la question des types différents de banques du point de vue de l’enracinement local. Ensuite, on évalue l’évolution des banques locales en rapport au tissu économique, selon plusieurs étapes : avant la Seconde Guerre mondiale, dans la nouvelle phase d’expansion qui intervient à partir de 1945, dans celle de développement décentralisé qui démarre principalement à partir de la fin des années 1960. Enfin, les sections suivantes sont consacrées aux problèmes plus récents concernant les économies locales face à la globalisation des marchés et à la déréglementation financière : assistons-nous au maintien des avantages relatifs ou à la fin du cercle vertueux lié aux rapports entre banque et petite industrie ?
2004
Conti, Giuseppe; Giovanni, Ferri
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